Ça y est, c’est la retraite …

retraite à 72 ans. Dessin de Grémi… et un saut dans l’inconnu, à 73 ans et après quarante sept années d’un exercice professionnel dans lequel je me suis épanoui. Kinésithérapeute de formation puis, au bout de quelques années, ostéopathe pour, finalement, pratiquer une synthèse des deux, puisque tout bon kiné, tel Monsieur Jourdain, pratique l’ostéopathie sans le savoir. Des années durant lesquelles j’ai touché un peu à tout dans le domaine médical tout en y rencontrant de grands praticiens qui, parfois, m’ont pris sous leur aile, de Maître à émule, en partageant amitié et une once de leurs savoirs respectifs.

Vocation très précoce, grâce à une amie de mes parents et ancienne médecin de l’Armée Rouge (!) qui me fit tomber dans la marmite, mais une marmite brisée par une “sélection” totalement inappropriée puisque uniquement fondée sur les maths et qui, comme l’avait fort justement relevé Ségolène Royal lors de sa candidature à la présidentielle, avait détruit ces mêmes vocations, conduisant à la pénurie de médecins et à des déserts médicaux qui ne touchent pas que le fin fond de la province mais, également, les grandes villes.

On ne demande pas un joueur de foot du PSG s’il sait jouer de la flute mais s’il sait marquer des buts, on ne fera jamais un “bon médecin” d’un étudiant dépourvu de l’Amour de son Prochain et d’un minimum d’empathie, même s’il est capable de tirer des intégrales en trois dimensions. Seul le face à face avec un patient qu’il faut aider à se lever de son lit, bien qu’il ait fait sous lui, sera ou non la confirmation d’un futur Praticien digne de ce nom.

Au terme de ce cursus, je ne voudrais pas oublier Max Tétau ni, bien sûr, son fils Jean-Manuel, qui fut un véritable ami durant des années, tous deux médecins homéopathes et avec lesquels j’ai approché une discipline qui, aujourd’hui, est injustement décriée car ne méritant ni tant de lauriers ni tant d’opprobres, ni surtout celui qui, grâce à IBM France, fut un ami et un Maître, à savoir le Docteur Bernard Auteroche, grand connaisseur de l’acupuncture traditionnelle Chinoise et qui me guida lors de la mise au point du versant “médical” d’un des tout premier système expert réalisé, dans les années 80 en Prolog et langage “C”… “Spirit of Tao”. Un développement mené à son terme et qui me permit de découvrir mon niveau en informatique/développement, car il est toujours bon de se situer… Doctorat.

Trois rencontres qui, durant toutes ces années, me permirent de rédiger nombre d’articles dont, certains, sont encore référencés au sein du fond documentaire du CNRS, de délivrer nombre de cours tant d’homéopathie que d’acupuncture et d’ostéopathie dans le cadre de la Formation Médicale Continue des médecins.

Il m’est impossible de ne pas citer Jean-Bernard Lledo qui fut, durant quarante ans, un ami, un confident et mon médecin plus souvent “traité”, d’ailleurs, que “traitant” mais néanmoins ma référence devant un cas “non standard” ou un peu douteux et qui, depuis sa disparition, le 8 décembre 2023, laisse orphelins tant ses amis que ses patients. Un authentique médecin de famille qui, de farouche opposant aux petites granules, fut soudainement ébranlé et converti, quelques semaines avant sa disparition, lorsqu’il fut le témoin d’une de mes expériences sur les hautes dilutions.

Je peux citer ces noms car ils nous ont quitté mais par déontologie, je me bornerai aux initiales de ceux de mes amis qui, comme Molière, finiront en scène : Paul E., Jacques B., Abraham S., Jacqueline P. et quelques autres ainsi que le seul non médecin qui, de patient est devenu un ami depuis plus de onze années, le Père Benoît-Marie R. m’ayant un jour fait ce que je persiste à considérer comme un compliment “…tu exerces ton métier comme, moi, mon sacerdoce“.

Provisoirement, c’est à dire jusqu’aux brillants résultats à prédire des élections européennes, je vais oublier la politique vue par le site historique car, actuellement, elle me désespère au point qu’il devient inutile d’égratigner notre classe dirigeante ou ceux qui y postulent car ils y parviennent fort bien tout seuls justifiant, sans même s’en rendre compte, la désaffection d’un électorat échaudé par des promesses jamais honorées, une gestion économique calamiteuse, voire criminelle, et qui laissera à la charge des générations à venir le soin de payer les pots cassés tandis que ces mêmes [ir]responsables iront expliquer, sans la moindre vergogne et moyennant honoraires, ce qu’ils ont si bien raté.

Allez, après ce petit moment d’une nostalgie totalement revendiquée et assumée, la retraite est là, celle que certains attendent avec impatience à l’issue même de leur premier jour de travail tandis que d’autres l’assimilent à la vision peu élogieuse que les militaires lui attribuent… Que vais-je faire après tant d’années, à part avoir quelques fidèles patients qui, pour mon plus grand plaisir, me téléphonent encore pour me donner de leurs nouvelles, en prendre des miennes et solliciter, dans la foulée, tel ou tel conseil.

Ceci étant posé et mis à part  une profession qui fut une passion récurrente, j’ai encore quelques autres cordes à mon violon…

… La photographie. Une passion qui remonte à mon adolescence, qui ne m’a pas quitté et qui m’a vu suivre les évolutions techniques et le passage de l’argentique au numérique…

… Inutile de préciser que je vais poursuivre mes recherches et expériences concernant l’homéopathie car elles semblent prometteuses mais sans véritable grand mérite puisque la Commission Européenne, en ce qui la concerne, préconise cette approche, en première intention, dans l’optique d’une politique “bio” en réduisant l’usage des antibiotiques…

… Et, s’il m’en est fait la demande, dispenser de nouveau quelques enseignements de mécanique articulaire, d’ostéopathie, d’homéopathie voire de techniques photographiques…

… Bref, une retraite qui ne devrait pas me voir inactif !

Retour en haut